La Ciotat Shipyards dispose d’un mode de gestion original dans le monde du yachting, lui permettant de bénéficier de la stabilité d’un actionnariat public et de l’agilité d’une structure privée
De la construction navale au refit de grands yachts, le moteur d'un développement industriel réussi
La Ciotat Shipyards est une société publique locale dont les actionnaires sont:
- Le Département des Bouches-du-Rhône (34,73%)
- La Métropole Aix-Marseille-Provence (34,65%)
- La Région Sud (17,93%)
- La Ville de La Ciotat (12,69%).
Créée à l’issue des accords de 1994, la SEMIDEP-Ciotat, renommée en 2018 La Ciotat Shipyards, est le témoin du succès d’une politique volontariste et partenariale de réindustrialisation d’un site. Anciennement tourné vers la construction de grosses unités industrielles, la société a su se repositionner en leader sur le secteur de la réparation, de l’entretien et de la maintenance de grands yachts.
La majorité des quelques 100 M€ environ investis à ce jour dans la ré-industrialisation du site sont issus de fonds privés.
Le mode de gestion original du site, unique dans le secteur du yachting, fait l’objet d’un consensus politique et social extrêmement solide. Il permet aux collectivités publiques actionnaires de conserver un contrôle sur les grands choix stratégiques du développement du site tout en permettant une réactivité adaptée aux exigences du marché.
La Ciotat Shipyards figure aujourd’hui parmi les leaders mondiaux du secteur du refit et de la réparation de Yachts, avec 8% à 10% du marché mondial, grâce notamment à plusieurs avantages concurrentiels majeurs.
Outre son outil industriel hors du commun, le site se distingue par une capacité à répondre qualitativement aux caractéristiques de la demande sur le marché très spécifique du yachting, à moins de 100 miles nautiques de la Côte d’Azur. Ses atouts naturels sont complétés par un savoir-faire technique reconnu mondialement pour le traitement des grands yachts, avec plusieurs opérateurs donneurs d’ordres résidents spécialisés sur ce marché.
Chaque année, une centaine de yachts de plus de 50m, soit environ 1/7e de la flotte mondiale transite par La Ciotat Shipyards.
Au delà des chantiers navals spécialisés dans le refit de Yachts, La Ciotat Shipyards gère également le Port-Vieux, situé au cœur de la ville, qui abrite une petite Marina d’une capacité d’accueil de 700 places à flot, dont 120 places disponibles pour les visiteurs et 300 places au port à sec.
2018 : La SEMIDEP devient La Ciotat Shipyards
En 2018 La SEMIDEP devient La Ciotat Shipyards afin d’être mieux reconnue à l’international. La société publique local est le témoin du succès d’une politique volontariste et partenariale de réindustrialisation d’un site. les chantiers navals de La Ciotat ont su se repositionner et devenir leader sur le secteur de niche de la réparation, de l’entretien et de la maintenance de grands yachts.
Les accords de 1994
L’histoire aurait pu s’arrêter en 1988 sans la détermination de 105 ouvriers qui ont menés la bataille résolus à sauver leur outil de travail et à écrire un avenir industriel et maritime pour le site. Tel un remake de David contre Goliath, ces « 105 irréductibles » finiront par remporter leur combat.
Le 17 août 1994, un protocole d’accord est signé entre le Préfet de Région, les Présidents de Région et du Département, le Maire de La Ciotat et Pierre Tidda représentant les « 105 ». Ce protocole, véritable « Constitution » du site jusqu’à aujourd’hui engage les signataires sur deux principes refondateurs :
- Le maintien d’une vocation industrielle et maritime
- L’unicité de sa gestion
La SEMIDEP est créée dans la foulée pour piloter cette ambitieuse feuille de route, selon les principes du service public.
1988 : Fermeture des chantiers
En 1978, les chocs pétroliers et la concurrence venue d’Asie entrainent les premiers licenciements sur le site. La production est une nouvelle fois réorientée vers la construction de méthaniers et autres transporteurs de gaz, mais aussi vers la réparation de grosses unités.
En 1982 Les chantiers de Dunkerque, de La Seyne et de La Ciotat sont réunis dans une même société, la Société des Chantiers du Nord et de la Méditerranée dite la NORMED. Cette décision malheureuse des pouvoirs publics, issue d’une analyse stratégique erronée, scellera le sort des chantiers de construction ciotaden. 6 ans après, le 31 juillet 1988, les chantiers ferment leurs portes enfermant au passage le Monterrey, toujours à quai.
Les années 60 : La Ciotat, le fleuron de la construction navale
Le chantier naval yachts de La Ciotat ne cessera de développer ses activités et ses compétences, malgré de fréquents changements d’actionnaires majoritaires, et donc de noms… Des Messageries Maritimes, il devient chantier de la Société Provençale de Constructions navales (SPCN) puis les Chantiers Navals de La Ciotat (CNC). Les navires conçus sont de plus en plus importants, de plus en plus nombreux, de plus en plus complexes à fabriquer : les derniers super pétroliers fabriqués dans le chantier naval de La Ciotat jauge 320 000 tonnes ! En 1973, plus de 5 000 ouvriers et employés travaillent sur le chantier. C’est à ce moment que naissent les plus grandes infrastructures du site dont la grande forme avec sa grue de 250 tonnes et les deux portiques de 500 et 660 tonnes.
19e siècle : L'essor de la navigation à vapeur
A partir du 19e siècle, l’activité se structure grâce à l’essor de la navigation à vapeur et à l’ouverture du transit vers les colonies. En 1835, la capacité du port est doublée grâce à la construction de la jetée du Bérouard. Cette même année, Louis Benet, fils d’un riche armateur ciotaden, reprend un petit chantier de construction de voiliers, et le transforme en une entreprise moderne. En entrepreneur averti, Louis Benet fait venir d’Angleterre ingénieurs et systèmes de propulsion, et lance en 1836, le premier paquebot à vapeur français de la Méditerranée : “le Phocéen I” et en 1847 “le Bonaparte”, premier vapeur muni d’une hélice et d’une coque en fer en Méditerranée. En 1848-1851, poussé par la crise industrielle, Louis Benet vend son entreprise aux Messageries Nationales.
15e siècle : du bateau de pêche au transport commercial
L’activité sur le site débute dès le 15e siècle, avec la construction de petits bateaux de pêche par des artisans locaux. Mais très vite, ces entreprises familiales s’attaquent à la construction de tartanes, les navires de charges à vocation commerciale.