La société publique locale La Ciotat Shipyards, pilote de la réindustrialisation des chantiers navals de La Ciotat, vient d’apprendre que les deux dossiers qu’elle avait déposés en février dernier dans le cadre de l’appel à projets sur la reconversion des friches polluées ont été retenus par l’ADEME – Agence de la transition écologique.
Ces deux dossiers portent sur le financement d’études complémentaires relatives à la pollution des sols héritée de l’ancienne activité de construction navale. Le premier dossier concerne les zones du « village yachting » restant à aménager (notamment la nef « transit » construite dans les années 40 et située à l’entrée des chantiers). Le second porte sur les études de dépollution préliminaires à la démarche de réhabilitation des grandes nefs A,B,C construites dans les années 60 et 70.
Au total, le financement de l’ADEME pourra représenter jusqu’à 75 000 €, soit 70% du montant total des études. Pour Jean-Yves Saussol, directeur général de la SPL La Ciotat Shipyards : « Cette annonce vient récompenser le travail important qui a été fait par notre société pour préparer l’après COVID-19 et mettre les chantiers navals de La Ciotat aux avant-postes du plan de relance gouvernemental. Dès Octobre 2020, notre conseil d’administration a validé un plan d’action détaillé en 15 points qui faisait la part belle aux projets de réhabilitation du parc immobilier vieillissant et dégradé. Depuis lors, nous avons œuvré à transformer l’essai en trouvant les financements appropriés. Nous avions déjà obtenu 700 K€ dans le cadre d’un appel à projets de la BPI et nous attendons encore le résultat d’un autre appel à projets pour le financement des travaux de réhabilitation des nefs A,B, C proprement dits. ».
La réhabilitation des anciens bâtiments est aujourd’hui un des enjeux majeurs pour la poursuite de la démarche de réindustrialisation des chantiers navals. Avec les travaux d’infrastructures réalisés ou en cours, notamment ceux de la plateforme ATLAS-4300t, le principal frein à la poursuite de cette dynamique réside dans le manque d’espaces disponibles pour accueillir des entreprises à proximité immédiate des navires qui empêche le site de développer son plein potentiel en termes de création d’emplois sur le territoire. Les investissements majeurs engagés en 2019/2020 ont utilisé la plupart des espaces qui restaient encore disponibles et la poursuite du développement ne peut désormais s’envisager qu’à travers la rénovation des équipements de l’ancien chantier naval.
Céline Guigou, cheffe des projets « bâtiments » au sein de LCS, souligne que « Pour les études financées par l’ADEME, nous avons d’ores et déjà désigné une équipe emmenée par le prestataire SOCOTEC ENVIRONNEMENT. Le financement obtenu nous permet donc de démarrer presque immédiatement. L’expérience de la réalisation des tranches 1 et 2 du Village yachting nous a montré que des surprises sont toujours possibles en matière de pollution des sols compte tenu des pratiques antérieures quand l’environnement n’était pas une priorité. Je vois donc notre activité comme une opération de recyclage géante, à l’échelle d’un site industriel, pour rendre exemplaire en matière environnementale un site qui ne l’était pas forcément. C’est extrêmement motivant ».