C’est un travail exceptionnel que vient d’achever le chantier naval Classic Works, basé à La Ciotat Shipyards : la rénovation du S/Y « Armide », une goélette construite en 1938 ! Une rénovation complète dans les règles de l’art, qui a mobilisé jusqu’à 30 personnes pendant 2 ans et demi.
Rendez-vous dans 100 ans ? Au-delà d’une simple restauration, le travail effectué avec minutie par le chantier naval Classic Works, et les matériaux utilisés, notamment le bronze, ont en effet rendu l’Armide quasiment immortelle…
Construite en 1938 sur le chantier Grassi, à Marseille, l’Armide a toujours navigué en Méditerranée, pour des croisières ou des régates de loisir, comme les Voiles de St Tropez. La goélette est rachetée voilà 3 ans, et s’ancre au Port Vieux de La Ciotat. Suite à des fuites à bord, le propriétaire se tourne vers Erik Wirta, President de Classic Works et Alex Laird, Responsable du programme de restauration et co-fondateur de Classic Works.
Le bateau est donc mis hors d’eau, et un expert est mandaté pour évaluer les réparations. Un constat s’impose : l’Armide a besoin d’une restauration complète !
En debut de 2016, la goélette est démâtée et le bateau est placer a l’intérieur de l’atelier de Classic Works par le toit coulissant. Le refit peut débuter. « C’est un travail d’orfèvre qui a été réalisé sur l’Armide. Toutes les pièces en bois (membrures ployées et sciées et les serres longitudinals) ont été remplacées et les varans métalliques qui tiennent la quille ont été refaites entièrement en bronze », souligne Alex Laird. Le pont et l’aménagement intérieur étaient entièrement refaits. « Nous avons effectué un travail collaboratif avec le propriétaire et son représentant, présent au quotidien sur le chantier naval, notamment concernant la refonte de l’aménagement du bateau ».
Pendant deux ans et demi, entre 15 et 30 personnes travaillent sur la restauration de l’Armide, parmi lesquels bien sûr de nombreux ébénistes et menuisiers. Le 21 décembre, l’Armide a quitté La Ciotat pour s’installer à Sanary. Alex Laird l’a vu s’éloigner avec un brin de nostalgie : « Il est très rare de travailler sur un bateau aussi ancien, et surtout, de mener un projet de restauration complet, comme nous l’avons fait pour l’Armide. Cela arrive tous les 5 ans environ… »
Crédit photo : © Bertrand Stantina